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samedi 17 novembre 2012

Le mémorial et cimetière russe de Treptower Park


Le mémorial russe de Treptower Park, ce grand ignoré

Bas Relief Mémorial Russe Treptower Park BerlinLe mémorial russe de Treptower Park est un grand ignoré des guides de Berlin. Le Routard lui consacre exactement 19 mots dans son édition de 2012, c'est à dire rien. 
Preuve sur place: là où Berlin est envahi d'hordes de touristes français, espagnols et anglais, les touristes qu'on y croisent sont exclusivement russes ! Et ils posent fiers, devant l'architecture très soviétique et très imposante du lieu.
Moi et ma moitié, on est tombé dessus complètement par hasard, simplement parce qu'on voulait voir ce qu'il y avait de l'autre côté de la Puschkinallee. Bah voilà, y avait ça!

Pourtant, ce mémorial est très important - en plus d'être imposant - et mérite certainement une petite visite. Rainbow Berlin vous emmène voir ce Berlin inconnu des guides, hors des sentiers battus, avec des photos aux couleurs de l'automne. Les images du mémorial russe de Treptower Park datent du début d'Octobre. N'allez pas croire qu'il fait encore beau en plein Novembre, hein! (parce que non, il fait super moche maintenant, en fait, mais genre vraiment quoi)

Lieu de mémoire mais aussi cimetière militaire

Construit par l'Armée Rouge au sortir de la guerre, le mémorial soviétique de Treptower Park fût officiellement ouvert le 8 mai 1949, soit 4 ans après la guerre, sur l'ancien terrain de sports et de jeux de Treptower Parl.

Ce mémorial de 10 hectares (ils ont le sens de la grandeur, les Russes) commémore non seulement la victoire de l'URSS contre le national socialisme, mais il est aussi un cimetière. Il rend particulièrement hommage aux soldats de l'Armée Rouge tombés pendant la bataille de Berlin de mai 1945. Sur les stèles que vous pouvez voir au centre de la photo ci-dessous, reposent les sépultures de 4800 soldats russes sur les 80000 tombés durant la Bataille de Berlin. Les deux rangées de huit sarcophages représentent les seize républiques qui à l'époque constituaient l'Union soviétique. Ce lieu, en tant que cimetière militaire, est soumis à la convention de Genève.   

Mémorial et cimétière Russe Treptower Park Berlin



Soldat gardant les tombes des Russes - Treptower Park BerlinLa construction du mémorial a fait l'objet d'un concours organisé par l'Armée d'occupation soviétique dès l'année 1946. Trente-trois projets au total furent soumis. A se demander si les Russes n'avaient pas d'autres trucs à faire après la victoire. Par exemple, encadrer le retour de la population berlinoise dans leurs "foyers" sans trop de heurts et assurer l'approvisionnement en nourriture et eau potable. Par exemple. 
Ce lieu restera jusque dans les années 50 le mémorial le plus grand au monde en mémoire des soldats de l'Armée Rouge tombés au combat, d'où, je suppose sa popularité parmi les visiteurs Russes. Sous la RDA, il est le mémorial le plus important et le plus grand du pays, et voit s'organiser nombres célébrations et commémorations militaires, qui continue d'ailleurs pour nombre d'entre elles après la réunification de l'Allemagne. Le président Poutine s'y est même rendu le 16 juin 2000.

Bas relief mémorial Russe - Treptower Park BerlinSuite à la chute du mur de Berlin, et comme beaucoup de lieux dans Berlin Est, le lieu fût vandalisé et couvert de slogans anti-russes, notamment la statue du soldat russe, que vous pouvez voir sur la photo ci-dessous. Sa restauration en 2003 fût effectuée sur l'île de Rügen (on s'en fiche, mais ça se place toujours dans un diner mondain, hein). Cette statue représente le libérateur dans la figure du soldat russe, épée en main, foulant à ses pieds la croix gammée brisée. Il tient dans ses bras un enfant innocent (et replet), symbole du peuple pouvant maintenant espérer un avenir meilleur maintenant que la terreur nazie est tombée. Depuis 1995, une manifestation annuelle anti-fascisme est organisée par le Bund der Antifaschisten Treptow e.V.
Statue du soldat russe - mémorial Russe - Treptower Park Berlin


Tout ça, ça m'a donné envie de réécouter les Coeurs de l'Armée Rouge... !







dimanche 17 février 2013

Les plaisirs de l'hiver berlinois

Berlin sous la neige

Inspirée par Nat du blog Bières Berlin et Rock'n Roll et de son post 10 trucs à faire pour survivre pendant l'hiver à Berlin, j'ai décidé de vous faire moi aussi une petite liste des plaisirs de l'hiver berlinois - ou plutôt ma liste des petits plaisirs berlinois (et ça fera aussi plaisir à un collègue qui se plaignait encore cette semaine de la neige, du froid et de l'hiver). Complètement subjective et franchement pas exhaustive. A vous de vous en inspirer, si vous le voulez.

1. Faire du patin à glace sur les lacs gelés de Berlin. A condition, bien sûr, que les dits lacs se décident à geler correctement. Je me souviens de mon étonnement la première fois que j'ai vu les Berlinois profiter des quelques 10 cm de glace dans le port berlinois de Rummelsburger See, près de Treptower Park: des parents traversant en poussant les poussettes, les gosses glissant dans tous les sens sur leurs fesses, des terrains de hockeys improvisés, des ados faisant un barbecue à même la glace, des patineurs plus ou moins aguerris, et ce type qui avait profité du temps pour faire son business et vendait de la soupe chaude qu'il stockait sur une marmitte déglinguée posée sur un benzène installé dans un caddie Lidl.  Emerveillement !

2. Mettre de longues chaussettes chaudes qui ont trop la classe et qui dépassent légèrement de mes bottes et sont assorties à mon pull (enfin, la troisième couche de vêtements), parce que du coup, j'suis fashion ET j'ai chaud. Deux concepts généralement pas conciliables (et contrebalancé par la parka-moumoute ignoble... mais chaude !)

3. Marcher sur la neige intacte sur les trottoirs berlinois, parce que ça fait chrotch-chrotch et en plus, ces traces de pas là se sont pas souvent recouvertes par les autres promeneurs. Ouais, ça, c'est MES traces de pas, c'est une petite célébrité en soit, quoi. 

4. Suite logique du précédent: faire des dessins en marchant dans la neige. Oui, voilà, j'écris mon nom, son nom, je fais des coeurs, des fleurs, une reproduction de la fresque de la chapelle Sixtine ... l'hiver à Berlin, ça me rend poétique et artistique, voui Mônsieur !

5. Sauter sur chaque occasion pour boire du chocolat chaud. Ah bah c'est qu'il fait froid, l'hiver à Berlin, et il faut bien se réchauffer. Et tant qu'à faire, autant manger un petit gâteau avec, non, de toute façon, le froid, ça fait perdre des calories, pas vrai? En plus, c'est parfait, parce que le Kaffe-Kuchen, c'est toute une institution, en Allemagne, alors on fait d'une pierre deux coups. Et attention à ne pas confondre Heiße Schokolade (avec -h aspiré) et Eisschokolade, sinon, ce n'est pas un chocolat chaud que vous aurez, mais un chocolat glacé !

6. Faire de la luge. On ne dirait pas comme ça, mais Berlin, c'est idéal, pour faire de la luge. Je pense notamment à la petite pente (très pendue) de Mauerpark, où tous les gosses (et moi) s'éclatent en dévalent la côte, emmitouflés dans leurs couches de vêtements et s'éclatant la tête dans la neige avant de remonter au quart de tour. Et sur de VRAIES luges en bois, hein, pas des machins en plastique moche !

7.  Faire du vélo en hiver et dans la neige. Car l'hiver, à Berlin, faire du vélo relève de l'extrême: entre les voitures qui ne nous voient pas, les pistes de vélo mal dégagées, les plaques de verglas inattendues, les pneus qui n'accrochent pas la route, le froid qui pique, les quatre tours d'écharpes autour du nez, les doigts engourdis... J'vous jure, à côté, le saut en parachute, c'est une balade digestive avec mamie.


Et vous, qu'est ce qui vous éclate, en hiver, à Berlin? A moins que vous n'hiberniez déjà...





dimanche 16 mars 2014

Berlin, cette ville "si" cool...

Berlin n'est plus cool

Berlin, depuis la chute du mur, est la ville de la contre-culture européenne. Une ville où être différent n'est pas différent, où la créativité, l'art et un doux brin de folie cohabitent en toute liberté. Mais depuis quelques années, Berlin perd un à un tous ses espaces de liberté, et les globe-trotteurs aventuriers sont remplacés par des petits jeunes débarquant par masse le vendredi soir d'EasyJet pour s'éclater au Berghain; les galeries ferment, les artistes doivent plier bagages, et sont remplacés par des magasins de souvenir et des appartements de luxe.

De pauvre et sexy, Berlin est en train de devenir chère et ennuyeuse et risque de ressembler très rapidement à toutes ces grandes villes aseptisées d'Europe. Retour sur un phénomène mortifère pour la vie culturel des Berlinois.

La mort des espaces de rencontres et d'échange

En 2014, c'est un constat amer que font nombre de Berlinois.

La galerie c/o s'est vidée de ses artistes et a déménagée dans Charlottenburg.

Le Tacheless n'est plus qu'une friche, les fenêtres sont condamnées par des panneaux épais en ferraille. Au lieu de l'Histoire et des histoires de chacun, il y aura bientôt des bureaux ici.

L'East Side Gallery a un trou béant, et au milieu du parc où aimaient se délaisser la jeunesse clubbeuse berlinoise dans le chaud soleil des dimanches matins d'été, se dresse un chantier bien barricardé et doublement protégé depuis les manifestations du 17 mars 2013. Ici se dresseront bientot des appartements de luxe hors de portee des portefeuilles des Berlinois.

Le gros chat du Kater Holzig n'agite plus sa patte au rythme des basses électro sur les berges de la Spree; bientôt, il y aura des appartements hors de prix sur la rive, là où des milliers de clubbeurs faisaient connaissances avec des psychotropes.

Sur Alexander Platz, la grande librairie installée en face du S-Bahn a dû fermer; elle a été remplacée par un magasin de souvenir et des touristes pressés entrent et sortent toute la journée, un pull I love Berlin sur les épaules.

En bas de chez moi, le champ qui accueillait les voisins lors de la fête du voisinage, les anniversaires de tous les mômes du bâtiment et une faune hétéroclite de meubles en recherche de nouveaux propriétaires a été fermé la semaine dernière; un grand panneau orne les barrières occultantes: "interdit d'entrer - chantier en construction" est-il écrit sous une représentation d'un complexe de luxe.

Berlin, victime de sa coolitude et de sa dette

East Side Gallery détruiteCes quelques exemples ne sont qu'une infime partie d'un triste phénomène qui ronge Berlin. Qu'ils soient lieu de partages, d'échanges, de rencontres et de créations, rien ne sauve les lieux préférés berlinois dès lors qu'un prometteur veut y planter ses dents. Et tout ce qui ne génère pas assez d'argent est jetté négligemment au premier venu, si tant est qu'il ait bourse déliée....

Car la ville a deux atouts qui attire en masse les "faiseurs de mainstream sans âme".
  1. La ville de Berlin est très endettée: plus de 60 milliard d'euros de déficit et un objectif de stabilisation budgétaire à l'horizon 2015. Alors pour financer le déficit des caisses berlinoises le plus vite possible (et le salaire honteusement élevé de notre maire...), les élus locaux prétendent qu'il "n'y a pas d'autre choix" que de vendre des terrains à des promoteurs. Quitte à faire n'importe quoi avec n'importe qui...
  2. Promoteurs qui, bien sûr, se lancent dans des projets de haut standing et inaccessibles à la plupart des Berlinois, car la "coolitude" de Berlin, hissée au rang de la ville la plus branchée, et la plus touristique d'Allemagne, attire en masse des touristes - et de nouveaux habitants, au portefeuille plus garni. Il serait dommage de ne pas prendre sa part dans les 10 milliard d'euros que rapporte l'industrie touristique à Berlin ! Quitte à détruire ce qui fait de la capitale allemande son âme et sa différence, et qui, dans un premier temps, attirait tout ce petit monde dans la capitale allemande. Ironie quand tu nous tiens.
les loyers à Berlin s'envolent - les Berlinois protestentRésultat ? Le phénomène de gentrification à l’œuvre depuis quelques années, et qu'on espérait se maintenir à Prenzlauer Berg et Friedrichshain, s'étend dans les quartiers plus populaires comme Kreuzberg, Neukölln, Treptower Park. Les bobos font s'emflammer les loyers: +30% en six ans ! Et les salaires, eux, où en sont-ils? Je vous laisse deviner...

Pas étonnant que les Berlinois installés là depuis des décennies s'insurgent contre l'augmentation scandaleuse des loyers - plus ou moins pacifiquement - pour éviter de fuire en périphérie de plus en plus lointaine, ou même dans des villes moins chères comme Leipzig.

Berlin, cette capitale plus si cool que ça


Il en va des modes touristiques comme des modes vestimentaires: ça s'en va et ça revient. Il semblerait en tout cas, à notre grand soulagement, que Berlin ne soit plus si cool que ça.

Cette nouvelle rassure: la course effrénée au tourisme de masse va-t-elle enfin ralentir? Va-t-on enfin se concentrer (et concentrer les budgets municipaux) sur autre chose?

En attendant, les créateurs du Kater Holzig ont décidé de ne pas baisser les bras: ils poursuivent leur aventure berlinoise avec la création d'un nouveau lieu culturel, situé de l'autre côté de la rive sur la Holzmarktstrasse. Nommé Holzmarkt, ce complexe culturel contiendra 100 logements, une crèche ouverte 24/24, un club, une antre pour artistes et entrepreneurs et devrait ouvrir prochainement.

Dans Kreuzberg, les habitants ont décidé de ne pas abandonner leur Markthalle delaissée aux main des promoteurs.  Ils ont monté un marché alternatif, pour les petits commerçants, afin de redonner vie à leur quartier et aider les producteurs à aller à la rencontre de leurs consommateurs.

En Janvier 2013, une nouvelle structure de financement a vu le jour pour soutenir les initiatives dans le domaine de la musique Pop et Rock. Nommé le Musicboard, c'est avec un budget de seulement 1,5 millions d'euros que ce "Conseil de la Musique", encore fragile, essaye de s'imposer sur la scène mondiale. Je vous invite d'ailleurs à aller jeter un coup d'oeil à leur chouette dernier projet: Pop im Kiez.

Qu'on ne s'inquiète donc pas (trop). Berlin se réinvente sans cesse. Il ne tient qu'à nous de préserver son unicité et sa diversité. En espérant de pas arriver trop tard...


  



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crédits photo 2: Le Berliniquais.